JFE 2025 : un point d’étape décisif pour la réforme de la facture électronique

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JFE 2025 :
un point d’étape décisif
pour la réforme de la facture électronique
Le 13 mai dernier, c’était LA journée.
Oui, LA Journée de la Facture Électronique — édition 2025.
Pour les habitués des réunions FNFE et des groupes de travail de la DGFiP, pas de surprise de fond, mais une vraie mise à plat collective : comme un bon séminaire d’équipe qui aligne tout le monde, redonne de l’élan, et marque les grandes lignes de ce qui va rythmer les mois à venir.

Une réforme « mûre » selon la DGFiP et l’AIFE
L’intervention de la ministre Amélie de Montchalin a ouvert la journée sur une note claire : la réforme ira au bout, avec des bénéfices attendus pour toutes les tailles d’entreprise. Moins de fraude, moins de complexité, plus de transparence et d’efficacité — un discours qui fait écho à celui tenu lors du passage au prélèvement à la source.
Stéphane Eustache (AIFE) l’a confirmé :
- Le calendrier est solide et confirmé ;
- Les fonctions du PPF sont recentrées (annuaire, concentrateur de données) ;
- La norme est stabilisée (spécifications V3 + publication AFNOR) ;
- Et la confiance de l’écosystème est revenue.
« Il n’y a plus de doute, nous avons atteint le point de non-retour. »
Le mandat « opt-in » : un feu vert éclairé
Jusqu’ici, c’était le flou : comment s’assurer que le choix de PDP pour la réception des factures vienne bien de l’entreprise, et pas d’un contrat glissé en annexe par un éditeur ou une banque ?
La réponse est désormais actée : ce sera un mandat « opt-in » formel, à signer par l’entreprise. Une décision saluée comme un geste fort pour préserver la liberté de choix des entreprises — et éviter les mauvaises surprises.
« Ça va un peu plus loin qu’une case à cocher », a précisé Mathieu Le Gall (DGFiP).
L’entreprise devra désigner précisément sa PDP, les adresses de réception concernées etc …
Ce mandat devient la clé d’entrée dans l’annuaire des assujettis à la TVA, désormais au cœur de la réforme. Toutes les entreprises devront y être inscrites d’ici septembre 2026.
Et en cas de changement de PDP ?
Autre bonne nouvelle : la portabilité entre PDP est sécurisée. Inspirée des modèles bancaires ou télécoms, la DGFiP promet un processus simple et sans rupture pour l’entreprise. Un point important pour rassurer ceux qui s’inquiétaient de la complexité technique ou juridique en cas de changement de PDP.

L’annuaire : phase de consultation en approche
L’annuaire est toujours en test, mais il sera bientôt ouvert à la consultation par toutes les entreprises, même sans authentification.
Objectif : permettre à chacun de vérifier que sa situation est bien prise en compte, que sa PDP est bien référencée, et qu’il est dans le bon wagon pour 2026.
« Une fois qu’elles auront passé un contrat avec une PDP, les entreprises auront besoin de vérifier que leur organisation soit bien prise en charge », a rappelé Stéphane Eustache (AIFE).
Une première partie de la “bible” AFNOR est là… et elle pèse lourd !
Et côté e-reporting à l’achat ?
Un dernier mot, mais pas des moindres : le e-reporting à l’achat reste un point de friction. Sébastien Rabineau l’a reconnu : le sujet est en cours d’analyse à la DGFiP, et la praticabilité reste un critère clé.
Pas de décision encore, mais une simplification n’est pas exclue à terme. À suivre donc, car ce point pourrait faire bouger pas mal de lignes, notamment pour les cabinets qui préparent leurs clients à ces obligations.
EN RÉSUMÉ
La réforme est confirmée
Calendrier, norme et outils sont stabilisés.
Mandat “opt-in” obligatoire
Les entreprises devront signer pour choisir leur PDP
Les experts-comptables impliqués
Ils peuvent gérer le mandat avec une délégation formelle.
Portabilité entre PDP garantie
Changement possible sans rupture de service.
E-reporting en discussion
Une simplification reste possible.